Agenda FPP 31 janvier
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Et on commence avec Ce texte, issu d’un tract distribué en manifestation après la manifestation du 19 janvier, et titré « Ni réforme, ni retraite : vengeance, vengeance, vengeance ». /Réforme des retraites : radicalisons nos mots d’ordre !
La mobilisation contre la réforme des retraites nous offre la possibilité d’avancer des revendications plus radicales que celles portées par la gauche parlementaire et syndicale : contre le travail, sa division raciste et son poids sur nos vies, etc.
La réforme des retraites nous offre l’occasion de mettre la pression sur le gouvernement pour tenter d’inverser des décennies de politiques antisociales destinées à nous appauvrir. À condition de sortir de la logique défensive proposée par la gauche, et d’avancer des mots d’ordre offensifs. Cela fait des années que les luttes sociales sont des luttes de conservation des acquis sociaux face aux attaques néolibérales. Il est temps de contre-attaquer et de conquérir de nouveaux droits. Soyons réalistes, demandons l’impossible !
La gauche a besoin d’être débordée pour être invitée à la table des négociations. Nous avons besoin d’entrer massivement et radicalement dans la lutte pour l’empêcher de trahir. Ou du moins, pour ne pas trop négocier à la baisse. Il faut tout de suite prendre la main sur la contestation, organiser des assemblées populaires et fixer nous-mêmes le calendrier et les moyens de la lutte.
Pourquoi se contenter de 60 ans ? L’allongement de la durée de vie de la population est directement lié à la possibilité de ne pas crever au travail. À 62 ans, 25% des plus pauvres sont déjà mort·es. Avancer l’âge de départ et augmenter les pensions, c’est faire en sorte que la retraite ne soit pas l’antichambre de la mort. Retraite à 50 ans, et pas une pension en-dessous du SMIC ! Parce que Travailler moins, c’est vivre plus. Toutes les études le montrent : notre concentration et notre productivité diminuent au fil des heures. Islande, Belgique, Pays-Bas, Royaume-Uni, Espagne, Irlande : au nom de la productivité, de plus en plus de patrons et de gouvernements à travers le monde proposent de passer à la semaine de 30 heures ou de 4 jours. En plus, c’est bon pour la planète ! Travailler moins pour produire moins. Produire moins pour gaspiller moins. Et pour en finir avec nos besoins artificiels créés par la société de consommation.
N’oublions pas celles et ceux qui sont le plus broyés par le travail. Véritable chair à patron, les travailleuses et les travailleurs sans-papiers vivent et travaillent ici. Et c’est leur droit ! La préférence nationale, c’est le programme de l’extrême droite, pas le nôtre. Régularisation sans condition, ouverture des frontières, fermeture des CRA et égalité des droits maintenant !
Si nous, salarié·es, avions notre mot à dire, on s’userait moins au travail ! Objectifs de merde imposés par les techniques managériales néolibérales, heures supplémentaires non ou mal rémunérées, normes de sécurité insuffisantes, pauses déjeuner trop courtes, droit à la déconnexion non respecté... imposons nos cadres collectifs pour défendre nos intérêts, créons partout des comités de base !
En ce moment, un rassemblement lycéens et étudiants est organisé sur la place de la Contrescarpe
à 12h30, un rdv est donné sur la Place des Fêtes pour un départ commun pour la manif à 14h au départ de Place d’Italie
À 14h, l’intersyndicale CGT-CFDT-FO-CFE CGC-CFTC-Unsa, Solidaires, FSU, Unef, Vie Lycéenne, Fag, FIDL, et MNL organisent la deuxième Manifestation intersyndicale contre la réforme des retraites
Ce 19 janvier, partout sur le territoire, plus de deux millions de travailleuses et travailleurs, et de jeunes se sont mobilisé-es mis en grève et/ou ont manifesté, dans le public comme dans le privé, contre la réforme des retraites de ce gouvernement.
Cette réforme est inacceptable et va à l’encontre des intérêts de la population. Elle ne s’y trompe pas, puisque même avant d’être dans la rue plus de 600 000 personnes ont déjà signé la pétition intersyndicale.
Les travailleuses et les travailleurs aspirent à partir à la retraite en bonne santé, et avec un niveau de retraite qui permette de vivre dignement. Le message est très clair : le gouvernement doit renoncer à la fois à l’âge de départ à la retraite à 64 ans et à l’accélération de l’augmentation de la durée de cotisation. D’autres solutions existent, elles ont malheureusement été balayées d’un revers de main.
L’ensemble des organisations syndicales réaffirme son opposition à la réforme et sa détermination à avoir un système de retraite juste, financé aussi par un autre partage des richesses.
Afin de renforcer et d’inscrire dans la durée cette première mobilisation massive, les organisations syndicales appellent donc à une journée de grève et de manifestation interprofessionnelle.
L’intersyndicale invite la population à signer massivement la pétition, et appelle à multiplier les actions et initiatives partout sur le territoire, dans les entreprises et services, dans les lieux d’étude, y compris par la grève.
Elles appellent les salarié-e-s et les jeunes à préparer des assemblées générales pour discuter des poursuites de la mobilisation.
Et alors que le gouvernement appelle les organisations syndicales à être responsables et à ne pas bloquer le pays, l’intersyndicale réaffirme que le gouvernement est et sera le seul responsable de cette situation puisque 9 travailleuses et travailleurs sur 10 rejettent cette réforme injuste et brutale.
L’intersyndicale est unie et déterminée à faire retirer ce projet de réforme des retraites, c’est pourquoi elle appelle à une nouvelle journée de grèves et de manifestations interprofessionnelles aujourd’hui, et l’intersyndicale se réunira ce soir pour discuter de la suite de la mobilisation !
D’ici là, le rdv est donné à 14h, à Place d’Italie
Parcours : Place d’Italie => Place Vauban via avenue des Gobelins > blvd Port Royal > blvd Montparnasse > blvd des Invalides > Avenue de Villars
Bus organisés par la CGT : https://www.facebook.com/urifcgt/posts/647431587180984?locale=fr_FR
je rappelle le Numéro de la legal team et les avocats de permanence aujourd’hui :
Henri Braun, Aïnoha Pascual (barreau de Paris), Camille Vannier (barreau de Bobigny
Si vous êtes interpellé-es, donnez leur nom et contactez un proche de confiance (dont vous devrez connaître le numéro de téléphone.
Si vous connaissez quelqu’un-e interpellé, appelez la legal team de la coordination anti répression au 07.52.95.71.11 ou envoyez un mail à stoprepression@riseup.net
Pour organiser la suite de la mobilisation contre la réforme des retraites demain à 12h, une Assemblée Générale étudiant.e.s/personnels Jussieu est prévue
AUTRES RDV MILITANTS
L’atelier des artistes en exil lance une collecte et il y a besoin de : Lits (sommier et matelas ou clic-clac), gazinières, frigidaires, canapés, vaisselle, literie, machine à laver le linge
Si vous avez quelque chose à donner, vous pouvez contacter l’atelier des artistes en exil par mail à : coordination@aa-e.org
en ce moment, la Brigade de Solidarité Populaire de Montreuil-Bagnolet propose une cantine solidaire
Et c’est en ce moment à l’AERI, 57 Rue Étienne Marcel, à Montreuil, métro Croix de Chavaux
à 15h30, le collectif des sans facs de Nanterre et l’Unef organisent un rassemblement de soutien à Héloîse, élue étudiante qui passe en audience aujourd’hui dans l’affaire des 9 de Nanterre pour leur 1ère audience ! Non à l’interdiction de l’UNEF !
L’année dernière, le collectif des sans-facs soutenu par l’UNEF a obtenu l’inscription de plus de 70 jeunes après une dure lutte et une occupation de 9 mois. Le président de l’Université de Nanterre, M. Gervais-Lambony, a convoqué en section disciplinaire toute la direction de l’UNEF Nanterre et la majorité de ses élu.e.s, au total 9 élu.e.s étudiant.e.s, pour tenter de les exclure.
Ils répriment ce syndicat pour mieux s’attaquer aux droits étudiants et aux conditions d’études, pour mieux sélectionner et précariser, ce que le syndicat étudiant combat fermement au quotidien !
Gervais-Lambony veut que les élu.e.s UNEF soient jugé.e.s par la section disciplinaire d’une autre fac. Il veut contourner celle de Nanterre pour se doter d’une juridiction qui lui soit plus favorable car il a peur des instances de sa propre fac !
Et si vous voulez soutenir Héloise, qui passe en première audience aujourd’hui, rdv à 15h30 à la Cité Descartes dans le Bâtiment Bienvenüe de l’Université Gustave Eiffel, dont l’entrée se fait par le 14-20 boulevard Newton à Champs-sur-Marne, RER A Noisy-Champs
et pour soutenir les 9 de l’Unef-Nanterre, vous pouvez aussi renflouer la caisse de soutien : https://www.cotizup.com/soutienaux9denanterre
à 18h30, les réunions hebdo de la Coordination contre la répression et les violences policières Paris IDF se poursuivent à la Bourse du travail de Paris.
Créée en 2016 lors du mouvement contre la loi Travail, la coordination vise à soutenir les manifestant.e.s avant leur potentielle interpellation et jusqu’à leur sortie de prison. L’objectif est de combattre l’isolement de celles et ceux qui sont réprimés et judiciarisés. Pour cela : la coordination compte un Groupe Légal et un collectif d’avocat.e.s qui sont payé.e.s par une caisse de solidarité : https://kutt.it/stoprep
chaque semaine, la coordination propose des réunions pour renforcer les solidarités et les soutiens contre la répression et les violences, dans les quartiers et les manifs ;
Et si vous voulez participer à la réunion de ce soir, rdv à 18h30 à la Bourse du Travail, 3 rue du Château d’eau, Métro République.
À 19h, le collectif Se loger n’est pas un crime propose une Réunion locale d’information contre la loi Kasbarian sur le logement
La loi Kasbarian attaque les locataires et les squatteurEuses en réduisant les délais avant expulsion, en facilitant celles-ci et en punissant de prison le fait de demeurer dans son logement après une décision d’expulsion ou de squatter.
Cette loi, déjà votée en première lecture à l’Assemblée Nationale, touche toutes les personnes qui ne sont pas propriétaires de leur logement.
Pour empêcher qu’elle ne soit définitivement adoptées, le collectif se loger n’est pas un crime propose une réunion locale pour organiser la lutte contre ce projet de loi ; et si vous voulez y participer, rdv à 19h au Forum Social à Ivry, 10, promenée Gérard Philipe, dans le centre commercial Jeanne Hachette, à Ivry-sur-Seine
à 19h aussi, contre la Ppl Kasbarian-Bergé, le Malaqueen propose sa Réunion publique hebdomadaire d’information et d’organisation
et si vous voulez y participer, c’est à partir de 19h au Malaqueen, 70 Rue Gallieni à Malakoff, métro Étienne Dolet
À 19h30, le Comité de soutien Assange organise une Conférence-débat avec Victor Dedaj : Sauvons Julien Assange, fondateur de WikiLeaks
Douze ans de persécution, douze ans d’instrumentalisation politique de la justice, douze ans de privation de liberté...Depuis 2010, le journaliste australien Julian Assange subit la vengeance de Washington.
Qu’a-t-il fait ? WikiLeaks, l’entreprise de presse qu’il a fondée en 2006, a publié des documents accablants sur les États-Unis obtenus grâce à la lanceuse d’alerte issue de l’US Army Chelsea Manning : crimes de guerre en Irak et en Afghanistan, atteintes graves aux droits humains à Guantánamo, turpitudes de la diplomatie états-unienne, etc.
Ainsi, c’est pour avoir rempli sa mission de journaliste et révélé des informations d’intérêt public que Julian Assange est pourchassé, torturé, calomnié. Cela fait trois ans et demi qu’il croupit dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, au Royaume-Uni, avec une santé déclinante, attendant de savoir s’il sera livré par Londres aux États-Unis, où il risque jusqu’à 175 années de prison pour « espionnage ». Les voies juridiques pour éviter l’extradition s’amenuisent...
En plus de la persécution de Julian Assange, c’ est aussi une tentative de criminalisation du journalisme d’investigation. C’est le droit d’informer et d’être informé qui est attaqué. Il s’agit d’une volonté d’intimider à la fois la presse – en particulier les journalistes qui seraient tentés de
s’inspirer du travail de WikiLeaks – et les lanceurs d’alerte potentiels.
Et si vous voulez participer à cette conférence organisée par le comité de soutien à Julian Assange, rdv à 19h30, à La Belle Maison, 24 Rue Malmaison, à Bagnolet
MUSIQUE :tract sonore proposé par la CGT Transport
RDV CULTURELS
en ce moment, le réseau CépiCorAge de l’université de Strasbourg poursuit sa Journée d’étude que vous pouvez suivre en ligne, sur Les frontières corporelles du visible et de l’invisible
avec au programme, en ce moment une table-ronde intitulée : Voir et surveiller
avec : Manon Beaucourt, Université de Strasbourg, qui propose une communication intitulée : Visualiser les corps, invisibiliser les contrôles. Itinéraire des fouilles corporelles numériques dans les aéroports ; et Ayse Alyzée Ceyhan, de Science Po Paris, qui parlera de L’irrésistible attrait de la biométrie pour la sécurité et la difficulté d’appréhender la problématique de la disparition du corps entre le visible et l’invisible
et si vous voulez suivre en ligne cette table-ronde, rdv sur : https://bbb.unistra.fr/b/meg-ea5-pwc-ktt
depuis 10h et jusqu’à 18h, l’EHESS organise une journée d’étude du séminaire "Enquêter en Chine et en Russie. A la recherche d’appuis communs pour la réflexion",autour du thème "Expériences de solidarités : exils, migrations, mobilisations"
avec au programme à partir de 14h des discussions autour des expériences d’entraide et de solidarité auprès des migrants et réfugiés africains à Moscou , autour des expériences de solidarités au Belarus, et sur les solidarités et mobilisations à Hong-Kong
et si vous voulez suivre cette journée d’étude, rdv jusqu’à 18h salle A515 du bâtiment de l’EHESS / campus Condorcet, à Aubervilliers, métro Front populaire
à 19h, le Dissident Club organise le Vernissage de l’expo : "Prisonniers politiques", proposé par Hossein Hajizadeh Siboni, artiste iranien exilé en France depuis 2018.
Avec au programme :
Discussion sur l’actualité de l’Iran avec Hossein Hajizadeh Siboni (artiste), Mahtab Ghorbani (poétesse, écrivaine) et Hura Mirshekari (chanteuse).
Performance de Hura Mirshekari, chanteuse iranienne.
Performance poétique de Mahtab Ghorbani, poétesse et écrivaine iranienne.
Et si vous voulez y participer, c’est à 19h au Dissident Club, 58 rue Richer, métro Lepelletier
à 19h30, le Cinéma Saint-André des Arts propose un ciné-débat autour du film PRIDE de Matthew Warchus
Eté 1984 - Alors que Margaret Thatcher est au pouvoir, le Syndicat National des Mineurs vote la grève. Lors de leur marche à Londres, un groupe d’activistes gay et lesbien décide de récolter de l’argent pour venir en aide aux familles des mineurs. Mais l’Union Nationale des Mineurs semble embarrassée de recevoir leur aide. Le groupe d’activistes ne se décourage pas. Après avoir repéré un village minier au fin fond du pays de Galles, ils embarquent à bord d’un minibus pour aller remettre l’argent aux ouvriers en mains propres. Ainsi débute l’histoire extraordinaire de deux communautés que tout oppose qui s’unissent pour défendre la même cause.
Et si vous voulez voir ou revoir ce film, rdv à 19h30 au ciné St-André-des-Arts, 30 rue St-André-des-Arts, métro St-Michel
PARUTIONS :
Nicolas Méra vient de signer le Petit dictionnaire des sales boulots, aux éditions Vendémiaire
Avez-vous déjà entendu parler du nain de cour ? Oui, sûrement. Des mégotiers et des voleurs de cadavres ? Un peu moins. Que dire alors du punkawallah, serviteur indien chargé d’agiter les éventails, ou de l’ermite de jardin, payé pour se laisser pousser la barbe et orner une grotte au fond d’un parc anglais ? Ces professions disparues ont un point commun : ce sont des « sales boulots », périlleux, sinistres, ardus, grotesques ou avilissants.
Ce dictionnaire, le premier du genre, en dresse l’inventaire avec humour, de l’Antiquité jusqu’au XXe siècle.
On y rencontrera, à travers l’épais smog industriel, les chiffonniers chargeant dans leurs sacs de toile les ordures londoniennes. On y frappera, tôt le matin, des coups répétés aux portes des travailleurs en compagnie des knocker-ups (réveilleurs), on y baignera dans les poussières radioactives aux côtés des ouvrières de l’US Radium Corporation. On y entendra, enfin, les lamentations factices des pleureuses à gages accompagnant les cortèges funéraires, et les propos irrévérencieux des bouffons dans les cours européennes…
À l’heure où l’on débat des métiers essentiels, de la pénibilité et de la précarité du travail, Nicolas Méra nous rappelle que les emplois méprisés et mal rémunérés ont une bien longue histoire.
Bernard Friot vient de signer, Prenons le pouvoir sur nos retraites, aux éditions La Dispute
Les retraites sont au cœur de la conflictualité sociale depuis plusieurs décennies. Alors que le bras de fer est engagé contre le gouvernement Macron, Bernard Friot signe un essai pédagogique et incisif pour nous inviter à prendre le pouvoir sur nos retraites. L’auteur s’attaque à deux questions que tout le monde se pose : qu’est-ce qui explique l’obstination des classes dominantes à mener depuis des décennies des contre-réformes sur les retraites malgré leur si forte impopularité ? Et pourquoi les mobilisations contre ces réformes ont presque toujours échoué ? Puis il explique et met en débat une série de propositions politiques pour sor- tir de la défaite, prendre le pouvoir sur nos retraites et en faire un levier pour libérer le travail.
Kingsolver Barbara vient de signer : Sur les piquets de grève, les femmes dans la grande grève minière de 1983 en Arizona, aux édition : Bons caractères
En juillet 1983, une grande et longue grève de mineurs démarra plusieurs villes de l’Arizona, non loin de la frontière mexicaine, provoquée par les sacrifices exigés des salariés par le trust minier Phelps Dodge. Barbara Kingsolver, à l’époque jeune journaliste, s’est lié aux femmes et aux hommes de ces mines, et a illustré ce que pouvait être une grève dans cette décennie : la pauvreté des familles de mineurs, la lutte contre une compagnie minière toute puissante, ayant l’appui de la justice et des forces de l’ordre, l’emploi des armes, l’implication des femmes dans la lutte. C’est à la suite de ce reportage, édité en 1989 aux USA et jamais été traduit en français, que la romancière américaine écrivit et publia tous ses romans, empreints de respect pour notre planète et pour ceux qui y habitent.
Camille François vient de signer De gré et de force. Comment l’État expulse les pauvres, aux éditions La Découverte (collection L’envers des faits)
Les expulsions locatives jettent chaque année en France des milliers de familles pauvres à la rue, dans une indifférence quasi générale. Pourtant, ces procédures sont au cœur de l’accroissement de la pauvreté et des inégalités sociales. Et leur nombre a augmenté au cours des vingt dernières années.
À partir d’une longue enquête de terrain, ce livre s’intéresse aux institutions et aux « petites mains » chargées de réaliser les expulsions. Il décrit la manière dont la violence légitime de l’État s’exerce sur les familles menacées de délogement, en retraçant les différentes étapes auxquelles elles sont confrontées : les services de recouvrement où les employés des bailleurs essaient de leur faire rembourser leur dette, les tribunaux où les juges prennent les décisions d’expulsion, les services de préfecture et de police chargés d’utiliser la force publique pour les déloger de leur domicile. En expliquant pourquoi certaines familles sont plus souvent expulsées que d’autres et comment les agents de l’État les contraignent, à la fois de gré et de force, à quitter leur logement, il met ainsi en lumière une violence légitime moins visible que la répression des manifestations ou que des interpellations policières, mais tout aussi efficace dans le maintien de l’ordre social.
Loin d’être une fatalité, ces expulsions locatives constituent une réalité éminemment politique, qui interroge la place du capital immobilier et de l’État dans la précarisation des classes populaires aujourd’hui. Une réalité contre laquelle il est possible d’agir.
sur arte replay jusqu’au 17 février : vous pouvez voir le magnifique documentaire : Les voix croisées, réalisé par Raphaël Grisey et Bouba Touré
Fruit de luttes de travailleurs immigrés en France, l’expérience d’un retour à la terre et au pays à travers une coopérative paysanne exemplaire au Mali. Sur fond de violences coloniales et écologiques, un puissant récit polyphonique.
Pendant près d’un demi-siècle, Bouba Touré (1948-2022), ouvrier malien chez Chausson, devenu photographe et projectionniste après un passage par l’université de Vincennes, a documenté les luttes des travailleurs immigrés en France. De la grève des "foyers-taudis" au combat contre le colonialisme d’un empire portugais à l’agonie, du mouvement des sans-papiers aux mobilisations pour l’égalité salariale à l’usine, ses archives, ici entrelacées avec d’autres – films, photos et sons –, chroniquent l’histoire d’une communauté venue d’Afrique de l’Ouest. En proie à la précarité, à la misère et au racisme, celle-ci ne désarme pas pour faire valoir ses droits. De ce cheminement politique, qu’accompagne l’Association culturelle des travailleurs africains en France (Actaf), émerge, en 1977, l’utopie d’un retour au pays et à la terre, au travers d’une coopérative agricole, Somankidi Coura. Créée sur les rives du fleuve Sénégal au Mali, entre autres par Bouba Touré, elle répond aussi aux épisodes de sécheresse à l’origine des famines au Sahel, lesquels sont imputables à la violence écologique des anciennes puissances coloniales et à la pratique de la monoculture.