Agenda FPP 14 Juin 2023

mercredi 14 juin 2023
par  Rosa

  • Politique :

Mercredi :

Un rassemblement est prévu mercredi à partir de 18h devant le Palais du Luxembourg, là où siège le Sénat, pour protester contre l’adoption en 2nd lecture de la très controversée loi Kasparian-Bergé. Cette loi est plus connue sous le nom d’« Anti-Squat ». Voici ce qu’en penses les organisateurs du rassemblement :

« Le pays s’enfonce inexorablement dans la crise du logement : 330 000 sans-abris, 2,4 millions de demandeurs HLM, 17 500 expulsions forcées en 2022, une grande part des locataires sont éreintés par les loyers chers, la hausse des charges, l’inflation et la baisse des APL… La production HLM est en berne, les bailleurs sociaux sont fragilisés par les ponctions successives du Gouvernement...
Cette crise du logement est sans précédent, alors que le pays n’a jamais été aussi riche !

Pour Macron et son gouvernement, l’heure n’est pas à la réparation, mais à la répression des victimes de la situation : les sans-logis qui s’abritent dans un local vacant iraient en prison ainsi que les salariés sur un piquet de grève, les locataires en instance d’expulsion confrontés à un accident de la vie seraient punis d’une lourde amende... C’est la loi Kasbarian-Bergé, sur le point d’être adoptée le 14 juin en 2e et dernière lecture au Sénat, avec le soutien du gouvernement, de LR et du RN, comme la hausse générale de loyer de 3,5% !

Plutôt que de s’attaquer au logement cher et à la spéculation, principales causes de la crise, le gouvernement a annoncé son intention de faire de nouvelles économies sur le budget logement : il aggraverait encore la situation des locataires et les difficultés d’accès au logement des catégories populaires.

Or l’ÉTAT n’a jamais aussi peu dépensé dans les aides au logement : en 2021 c’est 1,5% du PIB contre 2,2% il y a 10 ans, et aujourd’hui la construction de HLM est au plus bas, les APL sont en baisse, le budget hébergement est sur la sellette...

Les signataires exigent le retrait de la loi Kasbarian-Bergé et une politique publique du logement pour que chacun.e puisse vivre dans un logement décent, stable, abordable et écologique. »
Bref si vous voulez manifester votre opposition à cette proposition de loi, rendez-vous à partir de 18h dans la Rue de Tournon, en face du Palais du Luxembourg. La station de métro la plus proche est Odéon.

C’est aujourd’hui qu’on lieu les derniers procès à l’encontre des personnes arrêtées lors des manifestations du 1er mai. Ils seront jugés au Tribunal Judiciaire de Paris et auront donc besoin de votre soutien. Si vous souhaitez les encouragés, rendez-vous à 13h30 devant le Parvis du Tribunal Judiciaire de Paris, situé dans le 17ème arrondissement à une dizaine de minutes à pied de la station Porte de Clichy.

Comme tous les mercredis, de 12h30 à 14h30, la cantine de grève des Gilets Jaunes de Montreuil est ouverte. Elle vous proposera de bons plats cuisinés sur place, avec détermination. Le prix du menu entrée, plat, dessert voire café sera libre. Les recettes obtenues seront reversées à différentes caisses de grèves, pour permettre aux grévistes de continuer la mobilisation. Actuellement l’argent est reversé aux grévistes de l’Hôpital de Montreuil, ainsi qu’à l’Assemblée Interluttes de Montreuil. Si vous voulez passer un repas convivial, en discutant de l’actualité des différentes luttes, rendez-vous au 57 rue Etienne Marcel, près de la station de métro Croix de Chavaux.

Jeudi :
Je vais vous lire un communiqué de presse qui appelle à un rassemblement ce jeudi de 14h à 16h, devant le siège de France Télévision. Il est situé 7 Esplanade Henri de France dans le 15ème.

L’Augmentation de toutes les pensions : c’est tout de suite !

Les prix flambent : c’est maintenant que les pensions de base et complémentaires doivent augmenter.
Les retraité·es ne peuvent pas attendre le 1 er janvier 2024 pour une augmentation de leur pension.
De l’argent, il y en a, la preuve : les entreprises du CAC 40 ont déjà̀ enregistré 73 milliards d’euros de profits au 1er semestre 2022 (+24 %).

Nos 9 organisations de retraitées et retraités CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR-FP, LSR, Ensemble & Solidaires défendent notre système de retraite, agissent pour défendre le montant des pensions actuelles et nouvelles.

Nos 9 organisations appellent à toutes les mobilisations interprofessionnelles de l’intersyndicale contre la retraite à 64 ans et la durée de cotisations à 43 ans.

Le 15 juin, rassemblons-nous et manifestatons dans de nombreux départements.
À Paris, un rassemblement est prévu devant France Télévisions, au 7 esplanade Henri-de-France, le 15 jeudi juin de 14h à 16h.

Quelle ville voulons-nous ?
Comment habiter la ville autrement ?

Ce sont les questions auquel cette réunion, organisée par le groupe libertaire « La Rue » ce jeudi 18h, aurait pour objectif de répondre. Notamment en créant une feuille, voire un fanzine dans un deuxième temps, portant sur une critique radicale des politiques d’urbanisation, du rôle des agences d’architecture et des promoteurs.
Selon eux, « Il s’agira aussi de réfléchir aux politiques actuelles (sélectives et liberticides) d’intégration des individus dans l’espace urbain et, par ailleurs, de la mise à l’écart et l’enfermement des populations considérées comme inadaptées à la vie dans la « bonne » société, comme les smicards, les chômeurs, les pauvres qui dépendent de la solidarité publique, les migrants, les personnes sans domicile, les prisonniers etc.
Nous avons aussi dans l’idée de donner la parole à celles et ceux qui luttent contre la destruction des terres maraîchères et la bétonisation des sols ; celles et ceux qui résistent et agissent, en mettant par exemple en place des projets urbains alternatifs, squats, jardins partagés, initiatives sociales et culturelles... modes de fonctionnement alternatif, etc. »

Pour participer à cette réunion, rendez-vous à partir de 19h à la bibliothèque « La Rue » située 10 Rue Robert Planquette dans le 18ème. La station de métro la plus proche est Blanche.

Un rassemblement « Pour le droit de vieillir dans la dignité, contre les maltraitances des personnes âgées » est organisée par le Cercle des Proches Aidants en EHPAD. Il est prévu ce jeudi 15 juin à 18h devant le Ministère de la Santé et des Solidarités. Ce Ministère est situé au 14 Avenue Duquesne dans le 7ème arrondissement. Les stations de métro les plus proches sont Ecole Militaire et Saint-François Xavier.

L’association Réseau Salariat vous invite ce jeudi à 19h, à sa conférence « Vivre et instituer le communisme ? Deux propositions pour l’émancipation qui vient ». Voici la description de l’évènement :
Depuis quelques années, l’idée du « communisme » devient de moins en moins tabou, débordant la propagande néolibérale qui la réduit à l’impasse soviétique. Des syndicats aux collectifs autogérés de quartier, des ZAD aux réseaux communalistes, que le mot soit lâché ou non, l’idée - multiple et incontrôlable - du communisme, agite les débats, les luttes et les coeurs.

La conférence que nous vous proposons est une contribution modeste à cette agitation. A toutes et tous, ensuite, de la discuter, de se l’approprier ou de nourrir d’autres imaginaires encore.

Les intervenant-es sont des membres de :

L’association Réseau Salariat, qui investit le déjà-là communiste popularisé par le sociologue Bernard Friot ;
La Coopération intégrale du Haut-Berry (CIHB), une organisation d’habitant-es qui se garantissent des usages, des biens et des services contre la logique du marché.

Rendez-vous donc ce jeudi 15 juin de 19h00 à 21h00 à la Salle Jean Jaurès. C’est au sein de la Bourse du Travail de Paris, située 3 rue du Château d’Eau dans le 10ème arrondissement Parisien. C’est à proximité de la station de métro République.

L’Académie du Climat organise la conférence « Multinationales du pétrole en Afrique : quel impact sur l’environnement ? Le cas Perenco » jeudi de 19h à 21h.
Vous y aborderez « La face cachée des activités de Perenco en Afrique, 2e multinationale pétrolière française : pollutions, liens opaques avec les régimes en place...

L’entreprise Perenco, 2e multinationale pétrolière française, a une activité pétrolière lucrative en Afrique, notamment au Gabon, en République démocratique du Congo et en Tunisie. Elle est assignée en justice au Gabon et en France par plusieurs associations, dont Sherpa, concernant l’impact de ses activités sur l’environnement.

Pour en parler, l’association Survie invite Bernard Christian Rekoula. Militant contre la corruption et la dictature gabonaise, il est à l’origine de la plainte au Gabon contre Perenco. Menacé, Bernard a dû fuir pour la France en 2022.

Il sera aux côtés de Théa Bounfour, chargée de contentieux et de plaidoyer environnement à Sherpa, et de Dorian Cabrol, journaliste, coauteur d’une enquête sur Perenco en RDC réalisée par EIF et publiée chez Disclose. »

Si les secrets peu reluisants de cette entreprise vous intéressent, et qui est susceptible de posséder des liens très importants jusqu’au sommet de l’état, comme le dévoilerais « L’Affaire Agnès Panier Runacher » (actuellement Ministre de la Transition Energétique), alors rendez-vous dès 19h à l’Académie du Climat. Cette Académie est située au 2 Place Baudoyer dans le 4ème arrondissement. La station de métro la plus proche est Saint-Paul.

Le Chiffon, qui se targue d’être le premier journal francilien indépendant, publie son neuvième numéro ce jeudi de 19h30 à 21h30 ! Dans un contexte d’inflation, de tension sur l’eau et de sécheresse chronique, l’équipe de rédaction vous présentera le journal et son dossier "Anatomie du ventre francilien" consacré à l’alimentation dans la région.

Au menu : une histoire de l’autonomie agricole francilienne, l’accaparement du foncier agricole par de puissantes sociétés, reportage sur le marché de Rungis et la logistique agro-industrielle, enquête sur les effets des produits ultra-transformés, récit d’une expérience d’approvisionnement auto-organisé de l’alimentaire, présentation de la Sécurité sociale de l’alimentation.

Hervé Le Meur, mathématicien, chercheur au CNRS et à l’Université Paris-Sud, présentera des éléments de critique des développements de l’informatique, de la robotique et des bio-technologies dans le secteur agricole.

Vous pourrez à cette occasion vous procurer le journal. La librairie « Le Merle moqueur » qui accueille l’évènement offrirait même un pot pour tout le monde ! La librairie se situe au 51 Rue de Bagnolet dans le 20ème arrondissement. La station de métro la plus proche, Alexandre Dumas, est à un peu plus de cinq minutes à pied.

  • Culture :

Mercredi :

« Le Bar Commun » organisée une soirée conférence-débat « Quel avenir avec Louise Michel ? » autour de la vie et des combats de Louise Michel. Avec l’historienne Ludivine Bantigny, vous discuterez de ses nombreuses casquettes : enseignante, activiste, écrivaine, militante féministe. Mais également des actions et stratégies de Louise Michel et des militant.e.s de son époque pour mieux penser celles du présent. Pour la petite histoire, Louise Michel a été membre de tous les soulèvements sociaux de son époque, à cause desquelles elle a été arrêtée à de nombreuses reprises mais aussi exilée. Si ce sujet vous intéresse, rendez-vous à 19h au « Bar Commun », situé au 135 rue des Poissonniers dans le 18ème arrondissement. La station de métro la plus proche est Simplon.

Le Professeur Christophe Oberlin, qui fait plusieurs missions médicales par an à Gaza depuis des années, présentera ce soir à partir de 19h « Histoire de la politique étrangère du Hamas », livre de Daud Abdullah, qu’il a traduit et préfacé.

Mouvement de libération nationale créé en 1987, puis transformé en parti politique, vainqueur des élections législatives palestiniennes de 2006, le Hamas s’impose aujourd’hui comme l’une des principales forces politiques palestiniennes, dont le poids électoral qui inquiète Israël et ses amis occidentaux.

Selon le traducteur : « Pour beaucoup, le Hamas est un groupement palestinien politico-religieux classé sur la liste des organisations terroristes. Ceux qui en savent davantage se souviennent confusément d’élections palestiniennes anciennes suivies d’une sorte de coup d’État divisant les "territoires palestiniens" en deux : la Cisjordanie dirigée "légalement" par l’Autorité palestinienne et la Bande de Gaza "dirigée d’une main de fer par le mouvement islamiste", ironise le Pr. Oberlin dans sa préface, en soulignant que cette dernière formule est même présente dans certains travaux de recherche en sciences politiques.

« Peu savent, dit-il, que le Hamas, tout en développant une stratégie de participation aux processus électoraux selon le même schéma que celui des démocraties libérales occidentales, a cherché, dès sa création en 1987 et jusqu’à aujourd’hui, à développer un réseau de relations internationales. »

Il nous parlera mercredi soir de la constance de cette politique étrangère du Hamas, de ses rapports avec des pays comme la Chine, la Russie, l’Afrique du Sud, l’Inde ou le Brésil. Il évoquera également certains épisodes méconnus comme la condamnation par le Hamas de l’invasion du Koweit par l’Irak, contrairement à la position d’Arafat, ou encore la déportation des dirigeants de ce parti à Marj el Zohour, au Liban qui, contre toute attente, lui permit d’accéder à une notoriété internationale.

Si vous voulez en apprendre plus sur la politique étrangère du Hamas c’est à partir de 19h à la librairie « Résistances ». Elle est située au 4 Villa Compoint dans le 17ème. La station de métro la plus proche est Guy Môquet.

C’est à 20 h qu’a lieu la soirée rencontre-débat avec Cécile Diguet & Fanny Lopez pour leur ouvrage : Sous le feu numérique. Spatialités et énergies des data centers (publié aux éditions MetisPresses). Mais de quoi parle ce livre exactement ?

"Portées par la numérisation de l’économie, par l’explosion des échanges de données, du Cloud et des objets connectés, les infrastructures numériques sont en passe de devenir l’un des plus importants postes de consommation électrique du XXIe siècle. Les data centers se multiplient en conséquence, et se déclinent en une diversité formelle surprenante : des « boîtes » anonymes standardisées, des architectures manifestes dans des campus high-tech, des bâtiments transformés tels d’anciens bureaux ou centraux téléphoniques. Visibles ou discrets, parfois même cachés dans des souterrains ou des bunkers pour échapper à la menace climatique ou terroriste, les centres de données sont omniprésents, que ce soit dans les centres-villes, dans les zones périphériques ou dans les régions rurales, reculées et désertiques. Qu’ils saturent les réseaux électriques, qu’ils soient intégrés dans des cercles d’échanges de chaleur ou d’électricité de périmètres variables - îlot, quartier, ville, territoire -, ils redéfinissent à chaque fois le projet énergétique des espaces dans lesquels ils s’implantent. À partir d’enquêtes de terrain menées à Amsterdam, Dublin, New York, Paris, Portland, Stockholm, ainsi que dans les territoires de la Silicon Valley, de l’Oregon ou du nord de la Suède, Sous le feu numérique analyse les stratégies de planification spatiales et énergétiques des data centers et appelle à questionner urgemment les limites de leur croissance incontrôlée".

Je vais vous présenter un peu plus en détail les 2 autrices :

Fanny Lopez est historienne de l’architecture et des techniques, maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture Paris-Est et codirectrice du LIAT à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais. Ses activités de recherche et d’enseignement portent sur l’impact spatial, territorial et environnemental des infrastructures énergétiques et numériques.

Cécile Diguet est urbaniste, formée à Sciences-Po Paris et à Londres, à la Bartlett School of Architecture. Son parcours chemine entre fabrique opérationnelle de la ville et études préalables pour nourrir et accompagner les politiques urbaines en France et dans le monde. Depuis 2017, elle explore notamment l’inscription spatiale des infrastructures numériques. Elle est actuellement directrice du département Urbanisme, Aménagement et Territoires de l’Institut Paris Région.

L’inscription à cette rencontre-débat, qui commence à 20h à la librairie « Le Genre urbain », située au 60 de Belleville, est obligatoire. La station de métro la plus proche est Pyrénées.

Lien : https://www.librest.com/nos-rendez-vous/14-juin-2023/5275-causerie-urbaine---le-data-center--le-maitre-du-territoire--#

Jeudi :

Amaury Cornu, photographe de terrain, expose une partie de sa série "Luttes en fumées" à la Ressourcerie La Rockette Montgallet du jeudi 15 juin au vendredi 21 juillet. Voici la description de l’exposition :

Ses clichés occuperont de manière totalement légale les murs de la boutique solidaire !
Face au matraquage des médias, particulièrement en cette période, on vous propose en regardant son travail sur les murs de la Ressourcerie de riposter en prenant part aux mouvements sociaux et aux différentes formes de lutte qui s’organisent en France.Les amateurs de lacrymo adoreront cette exposition, où elles sont mit à l’honneur !

Comme je l’ai dit plus tôt, l’expo est ouverte du 15 juin, c’est-à-dire jeudi, au vendredi 21 juillet. Les locaux de la La Rockette Montgallet se situent au 41 Rue Jacques Hillairet. La station de métro la plus proche est Montgallet sur la 8.

C’est à 19h30 ce jeudi que le Mémorial de la Shoah organise la Conférence inaugurale de l’exposition « La musique dans les camps nazis », dont voici la description :

La musique a résonné quotidiennement dans les camps de concentration et les centres de mise à mort du régime nazi, dans des circonstances très diverses. Le propos de l’exposition met en évidence ses usages destructeurs, aujourd’hui encore largement méconnus. Tout en abordant également la question de la résistance par la musique. Sont présentés des témoignages, des dessins de détenus, des partitions, des objets, des instruments de musique ou encore des photos prises par des officiers SS ou clandestinement. Des enregistrements d’époque et quelques inédits permettent de faire « entendre » ce qui était joué dans les camps, que ce soient les musiques interprétées sur ordre ou des chansons écrites dans la clandestinité.

Cette Conférence inaugurale de l’exposition « La musique dans les camps nazis » se fera en présence d’Élise Petit (commissaire de l’exposition, maîtresse de conférences en musicologie, université de Grenoble-Alpes) et de Jan Špringl (responsable de l’éducation au musée-mémorial de Terezin). Ce sera le journaliste Amaury Chardeau qui s’occupe de l’animation.

Le mémorial de la Shoah se situe au 17 rue Geoffroy-l’Asnier dans le 4ème arrondissement Parisien. C’est à proximité de la station de métro Pont-Marie, desservie par la ligne numéro 7.

Sciences Po Paris organise jeudi à 19h30 la table ronde « Une histoire mystique du capitalisme français » à l’occasion de la parution du livre de Jean-Pierre Warnier (université Paris-Descartes) Dix ans de bonheur. Un couple bourgeois à l’âge des extrêmes, publié aux éditions Karthala. Je vais vous lire son résumé :

Exploitant au mieux le « moment postal » (1860-1970) qui a fait de la correspondance privée un vecteur majeur de la subjectivité, de l’ordre familial et des rapports sociaux, Jean-Pierre Warnier retrace la microhistoire d’un couple bourgeois, de sa parentèle, de ses intérêts matériels, de son style de vie à l’Age des extrêmes : ceux des deux guerres mondiales, de la Grande Crise, de l’effet de ciseaux entre le nazisme et le bolchevisme qui prend en otage la société française de la première moitié du XXe siècle. Aux antipodes des interprétations culturalistes ou structuralistes, il restitue l’historicité de cette dernière. Il place sous une lumière toute en nuances ses conflits, ses indéterminations, ses ambivalences, ses hésitations, ses retournements. Il apporte des informations inédites sur le catholicisme antimoderne qui a joué un rôle méconnu au sein du patronat français de l’entre-deux guerres et de la reconstruction, notamment dans la création du Centre des jeunes patrons (CJP) et du CNPF, et sur l’influence millénariste, dans ces milieux, de Marthe Robin, la mystique de Châteauneuf-de-Galaure, dans la Drôme, et de son confesseur le Père Finet, avant que ne s’affirme la puissance idéologique du modèle américain. Au-delà de cette belle leçon d’histoire sociale et culturelle qui permet de mieux comprendre le conspirationnisme de la droite conservatrice et réactionnaire en ce début de XXIe siècle, Jean-Pierre Warnier affine son anthropologie historique et compréhensive du politique qui avait déjà excellé dans l’analyse des royaumes de l’ouest du Cameroun. Attentive à la culture matérielle et aux techniques du corps, sa méthode fournit un antidote salubre à l’« escroquerie intellectuelle » de la définition libérale du sujet performant et manageur de lui-même.

Romain Bertrand (membre du Centre de Recherche Internationale/IEP-Paris), de Marie-Emmanuelle Chessel (Centre de sociologie des organisations/IEP-Paris) ainsi que l’auteur seront les invités de cette table ronde. Pour rappel ? la table ronde commence à 14h30 ce jeudi dans les locaux de Sciences Po Paris au 28 rue des Saints-Pères dans le 7ème. La station de métro la plus proche est Rue du Bac.


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